C'est dès son installation, il y a deux ans, que Guillaume Pichot a intégré la production de semences de blé hybride à son assolement, constitué à 50 % de céréales d'hiver. Cette production a naturellement trouvé sa place aux côtés de la production de semences de seigle hybride pour représenter, à elles deux, près de la moitié des surfaces cultivées en céréales d'hiver sur cette exploitation de Beauce Dunoise.
Guillaume Pichot représente la quatrième génération exploitant la ferme du Prieuré à Bazoches en Dunois. Implantée sur les sols argilo-calcaires, son exploitation compte un total de 220 ha, avec des cultures très diversifiées : céréales bien sûr, mais aussi pomme de terre, oignon, betteraves, et même de l'oeillette pour l'industrie pharmaceutique.
"Multiplier les cultures sur la ferme, c'est autant de défis à relever. Ca répond à une curiosité de ma part. Et pour moi, ça fait partie des intérêts du métier." explique l'agriculteur.
L'ensemble du parcellaire est irrigué, grâce, notamment, à un pivot."C'est essentiel dans notre secteur, dont la pluviométrie annuelle est inférieure à 600 mm" souligne M. Pichot.
L'irrigation est aussi un élément clé pour sécuriser une activité exigeante comme la production de semences.
"Produire des semences de blé hybride m'a été proposé par la coopérative dès mon installation" raconte l'agriculteur.
Et c'est avec enthousiasme qu'il s'est engagé dans cette voie. " Le côté très technique de cette production me plait. Il répond à mon souhait de développer une réelle technicité dans mon quotidien, de pouvoir progresser techniquement, mais aussi de savoir répondre efficacement à des exigences de qualité".
L'agriculteur ne l'occulte pas, la production de semences de blé hybride revêt aussi un intérêt économique avec une valeur ajoutée importante.
"Et puis, c'est un peu une tradition familiale que de s'intéresser à la sélection et à la multiplication des semences de céréales" rappelle Guillaume Pichot dont le grand père était très investi dans la sélection de nouvelles variétés de blés.
Pour cette campagne, Guillaume Pichot cultive une parcelle de 29 ha pour la production de semences de l'hybride HYSUN.
Si ce champ demande un suivi étroit tout au long de la campagne, c'est la période d'application du CROISOR, l'agent d'hybridation, qui réclame le plus d'attention :
"Le stade d'application du CROISOR est vraiment précis. Il faut également mettre la plante dans un état de récéptivité maximum au produit. Il faut qu'elle ne manque ni d'eau ni d'azote à cette période."
Le semis lui, ne pose pas de difficultés selon Guillaume Pichot pour qui il faut savoir s'organiser : "Je m'arrange avec un voisin qui sème les bandes males, tandis que je sème les bandes femelles-porte graines. Et bien sur, j'implante les bandes perpendiculairement au sens des vents dominants : cela facilite le transfert du pollen vers le porte graine".